Tariq Ramadan… Oui, je sais démarrer une chronique par “Tariq Ramadan“ c’est aussi poilant que de commencer par “Guy Georges“ ou “Bachar Al Assad“ … ça sonne toujours comme une promesse de franche rigolade.
D’ailleurs là je vous sens tous au taquet.
Tariq Ramadan, donc, est un homme de principes – c’est ça la vanne-
La preuve c’est qu’il en a plusieurs, des principes. Ce qui lui permet d’en changer au gré du vent et des accusations pour viol.
Par exemple, après avoir passé neuf mois à nier toute relation extra-conjugale, “même pas un bisou ou un smakounet en louzedé, wallah j’te jure ! “ . Voilà-t-y pas que rebondissement improbable, en 2018, il finit par consentir du bout du zboub quelques infidélités : “J’étais en contradiction avec certains de mes principes“.
Ben voilà “certains principes, mais pas tous“ et c’est là que tu comprends que c’est pratique d’en avoir plusieurs, des principes. Par exemple, on peut faire des prêches pour expliquer qu’il n’y a rien de pire que l’adultère ET venir présenter ses excuses à tous ceux qui l’ont cru mouhahaha : “J’ai des excuses à présenter c’est vrai, à tous ceux qui dans la communauté musulmane ont pu être déçus et je le fais je m’en excuse."
Et là encore, être un homme de principes avec un « s » ça permet de s’auto-proclamer “défenseur des pauvres musulmans ostracisés“ ET de se foutre ostensiblement de leur gueule.
Elle est pas belle la vie au pays de la tartufferie halal.
Et quand on se demande comment Tariq Ramadan va faire pour expliquer pourquoi cinq plaignantes l’accusent de viol en décrivant des modes opératoires concordants, et bien encore une fois il lui suffit de quitter le principe de réalité pour fuir dans le complotisme : “Je suis victime d’un traquenard monsieur : les femmes ont menti, les femmes, les trois femmes ont mentis“.
Bon depuis on est passé à cinq, hein… Ah les femmes, les femmes, ces menteuses ourdissant Dieu sait quel coup monté de tentatrices.
La semaine dernière au tribunal de Genève, face à ce prédicateur aux principes aussi élastique que son slip, il y avait une femme, seule.
Une femme qui a dû affronter des années d’intimidation et de menaces de la part de frères musulmans convaincus que croire en une religion de paix et d’amour n’interdit pas de miser sur l’intimidation d’une plaignante.
Une plaignante qui aura dû affronter l’horreur pour défendre sa version des faits, version qui n’aura pas bougé d’un millimètre entre les jours qui suivent ce drame, lorsqu’elle raconte à son médecin et ses amis sa “nuit en barbarie“, et les dépositions dix ans après qui ont conduit à ce procès pour des actes d’une cruauté indescriptible.
Voilà, tout y est : un prédicateur tartuffe, les intimidations de fidèles demeurés, la violence d’un procès. Non vraiment la seule chose qui a manqué c’est le soutien franc et massif de toutes celles et ceux qui ont l’habitude de prendre fait et cause pour toutes les plaignantes. Mais il semble que “iels“ soient pour l’occasion, légèrement empêtrées dans l’intersectionnalité de leurs luttes et de leurs principes à géométrie variable. La justice suisse rendra son verdict mercredi prochain.
Author: Tyler Mata
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